Publiée depuis 1948, la revue International Social Security Review (ISSR) est la plus importante publication trimestrielle internationale en matière de sécurité sociale dans le monde.
Le Nigéria compte une population majoritairement jeune et un nombre de postes formels limité, ce qui rend les recherches difficiles et peut conduire au développement de conditions de travail abusives. La Loi d'indemnisation des employés a été adoptée en décembre 2010 afin de répondre à la vulnérabilité des travailleurs nigérians. Elle prévoit l'attribution d'une indemnisation des troubles de la santé mentale, ou stress mental, survenant pendant la période de travail. Le présent article examine les avantages et les lacunes de cette disposition, en particulier les critères définis par la loi sur lesquels doivent se fonder les demandes d'indemnisation de troubles de la santé mentale. Il étudie également les implications politiques plus larges de la loi, dans le cadre de l'élaboration d'un dispositif d'indemnisation des troubles de la santé mentale en Afrique subsaharienne, et avance des propositions pour réviser la loi.
Thèmes:
Invalidité
Accidents du travail et maladies professionnelles
Mots-clés:
risque d'accidents du travail et maladies professionnelles
A l'heure où le nombre de travailleurs informels augmente dans le monde entier, l'évolution de la structure mondiale de l'emploi et des lieux de travail fait de l'activité professionnelle une source de danger et de problèmes de santé pour nombre de travailleurs pauvres. Or, les travailleurs informels n'ont pas accès à la sécurité sociale liée à l'emploi. Bien qu'exposés à des risques importants du fait de leur activité professionnelle, ils n'ont que peu, voire pas accès à une protection sociale efficace, qu'elle soit formelle ou informelle. Les dispositifs de sécurité sociale qui s’adressent aux citoyens, comme les transferts monétaires, n'accordent pas suffisamment d'attention aux besoins des adultes valides exerçant une activité professionnelle. De plus, les lieux de travail informels ne sont pas visés par la santé et la sécurité au travail (SST) dans sa conception traditionnelle, volet indispensable de la sécurité sociale fondée sur le travail. Il est notamment très difficile pour les travailleurs informels de bénéficier d'éventuelles actions de prévention, ces actions risquant d'entraîner, à court terme, une perte de revenu. Pour que la SST soit accessible au plus grand nombre, il faut réformer son organisation institutionnelle et, en particulier, impliquer les autorités locales et les organisations de travailleurs informels, qui mettent actuellement en place des réseaux sectoriels internationaux influents. A cet égard, le présent article décrit des exemples prometteurs de réformes de la SST négociées, bénéficiant à la majorité de la population. Au‐delà, le défi à relever consiste à élaborer une conception plus large de la SST, qui s’adresse spécifiquement aux travailleurs informels en qualité de «travailleurs» plutôt qu'en tant que «citoyens fragiles» ne pouvant prétendre qu'à des dispositifs de protection sociale destinés à lutter contre la pauvreté, et qui comporte officiellement des actions de prévention.