Publiée depuis 1948, la revue International Social Security Review (ISSR) est la plus importante publication trimestrielle internationale en matière de sécurité sociale dans le monde.
A l’heure actuelle, le concept de services intégrés revient fréquemment dans les discussions en matière de politique sociale. D’aucuns affirment que les systèmes d’aide sociale n’ont pas évolué de façon à s’aligner sur la complexité des besoins des individus. En témoignent les nombreuses difficultés observées à la fois dans les programmes de protection sociale traditionnels et dans chaque étape du cycle de vie. Cet article se penche sur les efforts des services intégrés visant à faire le lien entre certains domaines politiques – tels que la politique sociale, la politique du marché du travail et les services de soins de santé – pour quatre groupes cibles aux principales étapes du cycle de vie: les enfants, les jeunes, les adultes et les personnes âgées. D’un point de vue analytique, cet article s’appuie sur le cadre développé par Valentijn et al. (2013), qui permet d’effectuer des comparaisons systématiques. En se basant notamment sur les exemples des pays à revenu élevé, cet article associe les principales caractéristiques d’un domaine politique particulier aux éléments clés des services intégrés. Les principales caractéristiques d’un domaine politique attirent l’attention sur le fonctionnement de ce dernier, et s’expriment à travers des services «axés sur la personne» et «axés sur la population». Les éléments clés des services intégrés mettent quant à eux l’accent sur les niveaux d’intégration (niveaux macro, meso et micro). Cet article s’intéresse à la nature des efforts visant à intégrer les groupes cibles à différentes étapes du cycle de vie, et sur la façon dont ces variations peuvent être interprétées. En outre, la vulnérabilité des individus est expliquée d’un point de vue sociologique. Ces informations ont été classées en fonction des raisons de cette vulnérabilité et prennent en compte les facteurs de base, conditionnels et déclenchants. Il ressort principalement de cette analyse que le point de vue adopté en tant que tel ne peut justifier la variation des efforts d’intégration, et que ce sont les caractéristiques institutionnelles de domaines politiques spécifiques qui viennent limiter ou renforcer le potentiel d’intégration.
Les systèmes de sécurité sociale du monde entier évoluent non seulement à des périodes et à des vitesses différentes, mais aussi en fonction de besoins particulièrement variés. Toutefois, les pays font face à l’heure actuelle à une vérité universelle: leurs institutions de sécurité sociale doivent pouvoir véritablement s’adapter et fournir un nouveau type de services dans un contexte de mutations technologiques et sociales constantes. Chaque système de sécurité sociale entend relever ce défi de taille à sa manière – une expérience sociale de grande envergure sur la façon dont les institutions peuvent fournir des services proactifs et personnalisés répondant aux besoins en constante évolution des citoyens. Les résultats ne sont pas encore connus. Cet article entend lancer un débat sur ce qui fonctionne ou non, ainsi que sur la façon dont les institutions doivent mesurer les progrès accomplis vers l’adoption de nouveaux systèmes, plus éloignés des modèles transactionnels classiques. Les défis à relever sont considérables. Les populations vieillissent, tandis que les budgets de la sécurité sociale se réduisent comme peau de chagrin. Aujourd’hui, seules les attentes des clients évoluent au même rythme effréné que la technologie. Néanmoins, les opportunités qui en découlent sont tout aussi intéressantes. Les technologies plus avancées, l’automatisation et de nouveaux partenariats entre des institutions du secteur public promettent des services plus efficaces et plus personnalisés pour tous. La technologie ne représente qu’une partie de l’équation. Afin de redéfinir leur mission, les organismes de sécurité sociale devront engager de nouveaux travailleurs dotés de compétences innovantes. Les travailleurs actuels devront quant à eux s’adapter et assumer leur nouveau rôle. Aucun de ces processus ne sera aisé à mettre en œuvre. Quel que soit l’objectif initial de l’institution de sécurité sociale, il a désormais changé du tout au tout. En combinant de façon adéquate l’expertise et la technologie, les institutions peuvent aspirer à un nouveau modèle, qui soit suffisamment flexible pour faire face aux chocs économiques et sociaux, et assez résilient pour relever les défis à venir.
Le présent article examine la manière dont le gouvernement britannique a conçu la réforme de l'allocation de crédit universel (CU). Il démontre qu'elle est condamnée à l'échec en raison de l'enjeu politique associé aux modalités de mise en place de cette prestation («numérique par défaut»). Selon les auteurs, un ensemble de théories liées à la gestion à grande échelle, invisibles mais omniprésentes, ont été utilisées pour déterminer le moyen dont le gouvernement entend réaliser son objectif de «rendre le travail plus attrayant». La manière dont les services d'allocations logement ont été définis au niveau local à partir de la «méthode Vanguard» cré ée par John Seddon est ensuite étudiée à titre d'exemple pour illustrer une conception plus réussie. Ces services permettent notamment de traiter près de 50 pour cent de demandes en plus avec moins de ressources et en moitié moins de temps que celui prévu officiellement. Enfin, l'article appelle en conclusion à la mise en place d'une politique axée davantage sur les faits.
Le présent article vise à définir quelques grands principes qui pourraient servir de base à la mise au point d'une lettre d'information à destination des cotisants du régime de pension espagnol s'il était décidé de recourir à ce type d'instrument. Nous analysons, en nous appuyant sur l'expérience internationale et sur les études publiées dans ce domaine, le concept «d'informations individuelles sur les pensions» et en présentons les principales caractéristiques. Nous décrivons ensuite de façon détaillée deux des modèles adoptés pour diffuser des informations individuelles sur les pensions (celui des Etats‐Unis et celui de la Suède), en nous attachant plus particulièrement à la structure de ces deux modèles, à la manière dont ils pourraient être améliorés et à leurs limites. Enfin, nous émettons des recommandations pour la mise au point d'un tel système d'information en Espagne.