Publiée depuis 1948, la revue International Social Security Review (ISSR) est la plus importante publication trimestrielle internationale en matière de sécurité sociale dans le monde.
La forte augmentation du nombre de migrants d'Europe de l'Est entrant sur le marché du travail aux Pays-Bas a suscité des inquiétudes quant à leur éventuelle demande d'allocations de chômage nationales. Nous nous basons sur une analyse de décomposition pour étudier les différences de recours aux allocations de chômage entre les employés migrants et les employés autochtones en analysant les données des registres pour l’ensemble des employés aux Pays-Bas en 2015. Les résultats montrent que les migrants d’Europe de l’Est, comme les autres migrants, bénéficient plus souvent d’allocations de chômage que les employés natifs des Pays-Bas. Cette différence s’explique largement par les caractéristiques propres aux emplois exercés. L'inclusion du facteur de risque de chômage dans l'analyse révèle que les migrants sans emploi sont bien moins susceptibles de se voir octroyer des allocations de chômage que les natifs des Pays-Bas.
Dans cet article, nous étudions le lien entre, d'une part, les dépenses sociales, et d’autre part, la pauvreté, les inégalités de revenus et la croissance du PIB. Notre principale contribution consiste à dissocier ces relations en distinguant les régimes de dépenses sociales suivants : 1) personnes âgées et survivants, 2) incapacité, 3) santé, 4) famille, 5) politiques du marché du travail en faveur de l’emploi et de lutte contre le chômage, et 6) logements et autres. A cet effet, nous utilisons les modèles de régression OLS et 2SLS en nous basant sur un ensemble de données de panel pour les 22 Etats membres de l’Union européenne de 1990 à 2015. Nous constatons que les dépenses sociales publiques totales sont en corrélation négative avec la pauvreté et les inégalités, mais ne sont pas corrélées à la croissance du PIB. Les résultats varient considérablement entre les différents régimes de dépenses sociales, ce qui permet un ciblage plus précis.
Au cours des trente dernières années, la réforme des pensions en Chine a permis à la majorité de la population d’être couverte par un régime de pension. Dans ce contexte, nous avons en particulier analysé le nouveau régime de pension rural (NRPR), un programme volontaire introduit à partir de 2009. L’un des objectifs de notre analyse est d’évaluer ce régime de pension, à l’aide de diverses sources d'information, y compris des données tirées des récentes enquêtes longitudinales sur la santé et l’emploi en Chine menées en 2013 et 2015 dans l’ensemble du pays. Nous analysons notamment les différences entre la générosité des indemnités et la structure du NRPR ainsi que d’autres régimes de pension d’ores et déjà mis en place. Nous étudions par ailleurs la possibilité de réformer l’actuelle composante de «pension quasi-sociale» du NRPR en intégrant un pilier de pension sociale universelle non contributive. Dans le cadre de notre analyse du NRPR, nous constatons un niveau des allocations inhabituellement bas pour la Chine rurale.
Cet article vise à analyser la performance du système de pensions en Equateur et les défis auxquels sera confronté le pays à l’avenir. Au cours des treize dernières années, le système de pensions a réalisé d’importants progrès en matière de couverture et d’adéquation des prestations. Cependant, le vieillissement démographique met à rude épreuve la viabilité financière du régime contributif. Dans ce contexte, l’article identifie un certain nombre de domaines de politiques publiques, du point de vue paramétrique et structurel, qui, associés à l’extension de la couverture non contributive, pourraient mener à un régime plus équitable et plus pérenne.
Cet article analyse dans quelle mesure l’instrument de substitution entre les différentes passerelles vers la retraite anticipée a été utilisé en Europe entre 1995 et 2015. En nous appuyant sur des données agrégées d’Eurostat relatives aux taux d’emploi et d’inactivité sur le marché du travail parmi la population âgée de 55 à 64 ans dans 19 pays européens, nous analysons les effets de la substitution entre les passerelles et les effets globaux d’entraînement vers le non-emploi. Malgré un important déclin des départs à la retraite anticipés et une augmentation du taux d’emploi des travailleurs plus âgés, les conclusions de l’analyse suggèrent que la substitution était courante, en particulier entre la retraite anticipée et l’invalidité. La réduction des départs anticipés a coïncidé avec d’importants effets d'entrainement vers le non-emploi, cependant ces effets se sont avérés limités car dans le même temps l’accès à ces passerelles a été restreint.