Publiée depuis 1948, la revue International Social Security Review (ISSR) est la plus importante publication trimestrielle internationale en matière de sécurité sociale dans le monde.
Pour parvenir à la couverture maladie universelle, il faut associer de manière appropriée des régimes d'assurance sociale contributifs obligatoires. Ces régimes doivent comporter des mécanismes pour intégrer à la couverture la population du secteur informel et des systèmes d'aide sociale financés par l'impôt pour ceux qui perçoivent des revenus trop faibles pour payer des cotisations. Il existe une tendance qui consiste à instaurer des systèmes d'assurance maladie sociale distincts placés sous la tutelle d'autorités de la santé distinctes. Cet article plaide en faveur d'une inversion de cette tendance. Il propose d'étendre la couverture santé en s'appuyant sur les régimes de sécurité sociale du secteur formel existants, notamment parce qu'ils disposent du soutien politique et des structures institutionnelles nécessaires. Il examine les raisons pour lesquelles l'extension de la couverture a été lente jusqu'à présent et souligne l'intérêt qu'il y a à intégrer les soins de santé aux prestations de sécurité sociale. Il n'en reconnaît pas moins l'importance de préserver des liens entre les régimes légaux et des régimes communautaires et de micro‐assurance santé bien encadrés.
Cet article présente les résultats de treize études menées dans le cadre du Projet d'examen des connaissances actuelles sur l'extension de la couverture de l'Association internationale de la sécurité sociale (AISS). Il examine des faits récents qui font ressortir la façon dont les prestations en espèces et la couverture des soins de santé, financées soit par des cotisations soit par l'impôt ou par les deux, peuvent être étendues et maintenues dans des pays à revenu faible, moyen et élevé. L'article signale également un certain nombre de domaines prioritaires, ainsi que des questions liées à l'extension de la couverture, notamment l'amélioration de la protection des travailleurs migrants et informels.
Le présent article porte sur le rapport entre la ratification des conventions de l'Organisation internationale du Travail (OIT) et l'octroi de prestations de chômage. Les analyses statistiques sont axées sur deux questions connexes: les raisons pour lesquelles les pays ratifiaient les conventions de l'OIT sur les prestations de chômage, et l'influence ou non de la ratification sur les dépenses publiques consacrées à ces prestations. Les principales conclusions sont les suivantes: la démocratie, la région, les revenus et la mondialisation sont les principaux facteurs qui influent sur la décision des pays de ratifier les conventions de l'OIT sur les prestations de chômage. A son tour, la ratification de ces conventions est systématiquement associée à des dépenses supérieures lorsque les pays ont ratifié plus de deux conventions.
Cet article examine les défis que doit relever le nouveau fonds de pensions de la fonction publique (NSPFS) de Taïwan, Chine. En vigueur depuis moins de vingt ans, ce jeune système est confrontéà des déséquilibres financiers et fait l'objet de controverses en raison de la générosité des prestations qu'il offre. Le présent article présente pour commencer les différents systèmes de retraite en vigueur à Taïwan, en particulier le système qui couvre les salariés de l'administration publique générale. Il analyse ensuite les difficultés financières auxquelles est confronté le régime des salariés de l'administration générale, notamment la hausse du coût des prestations pour l'ensemble des contribuables. Enfin, il développe les orientations qui pourraient être suivies pour réformer le système de retraite de la fonction publique, notamment la baisse des prestations, le durcissement des conditions d'ouverture des droits et la création d'un nouveau système. En ce qui concerne cette dernière proposition, tout nouveau système susceptible d'être envisagé doit garantir la viabilité financière à plus long terme du régime tout en offrant une équité optimale pour toutes les parties prenantes, y compris les contribuables.
L'une des fonctions de nombreux systèmes nationaux de protection sociale consiste à redistribuer le revenu dans d'importantes proportions. Mais la taille et la nature des programmes de protection sociale sont en pleine évolution. Dans un certain nombre de pays, l'on a assistéà une réorientation du public vers le privé en matière de dispositions de protection sociale, les dispositions privées venant remplacer ou compléter les programmes publics. En s'appuyant sur des travaux antérieurs, le présent article analyse l'impact redistributeur du revenu des programmes publics de protection sociale par opposition aux programmes privés. En utilisant des données récentes de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), nous constatons l'existence, dans plusieurs pays, d'une relation positive très forte entre les dépenses sociales publiques et la redistribution du revenu. S'agissant des dépenses sociales privées, on observe une relation négative faible, mais statistiquement significative, avec le niveau de redistribution. Dans les pays dans lesquels une plus grande part des dépenses sociales totales est attribuée aux dispositions privées, il y a moins de redistribution du revenu. Nous concluons que le choix entre poids relatif des dispositions publiques et dispositions privées en matière de protection sociale a une incidence sur l'impact redistributeur de l'Etat protecteur.