Publiée depuis 1948, la revue International Social Security Review (ISSR) est la plus importante publication trimestrielle internationale en matière de sécurité sociale dans le monde.
Ces dernières années, la Chine a réformé sa politique de santé à de multiples reprises. Ces réformes ont souvent fait émerger de nouvelles difficultés, qui ont nécessité d'autres changements. La dernière réforme en date tente de trouver un moyen terme entre un modèle reposant sur la fourniture de soins par le secteur public et un modèle fondé sur l'assurance individuelle privée. La Chine emboîte ainsi le pas de pays qui, après avoir, dans les années 90 et au début du XXIe siècle, renforcé la place du secteur privé dans leur système de santé, s’orientent aujourd'hui vers un système de santé public. Toutefois, ces réformes incessantes ont conduit à un manque de transparence du fonctionnement du système de santé et, par conséquent, à une perte de confiance du public. Bien que de nombreuses incertitudes demeurent quant à la direction dans laquelle le système de santé chinois va évoluer, il est possible qu'un financement hybride, associant financement par l'impôt et assurance sociale, s’impose et constitue un modèle dont d'autres pays pourraient s’inspirer.
S’efforçant de placer la situation des orphelins du Mozambique dans son contexte régional, celui de l’Afrique australe, et s’inspirant d'études sur le terrain tant quantitatives que qualitatives, cet article examine les différents modes de prise en charge des orphelins et la politique de protection qui leur est applicable au Mozambique, en s’intéressant tout particulièrement aux enfants qui vivent dans des centres d'hébergement ou qui fréquentent les foyers d'accueil. Dans un souci de mieux faire comprendre ce que vivent ces enfants et de jeter un éclairage sur la protection sociale qui leur est fournie, cette analyse montre que les orphelins qui sont pris en charge de manière informelle par des familles d'accueil présentent davantage de risques d'être exploités, négligés ou maltraités que ceux qui vivent dans des structures d'accueil non gouvernementales. Cette étude souligne la nécessité de sélectionner avec plus d'attention les familles d'accueil dans lesquelles les enfants sont placés. Les recommandations portent notamment sur la nécessité de privilégier le renforcement des capacités et les réformes institutionnelles tendant à mettre en place des politiques de protection sociale pour les orphelins dans le cadre d'un socle général de protection sociale. Le suivi et l'évaluation des institutions qui prennent en charge les orphelins s’imposent comme une priorité.
L'exemple de l’Espagne confirme que les régimes de retraite par répartition reproduisent les inégalités entre les sexes qui proviennent de la structure du marché du travail et du partage des responsabilités familiales. En général, les femmes au foyer ne peuvent pas percevoir de retraite et dépendent de prestations d'un montant inférieur, telles que la pension de réversion (droits dérivés) ou une pension non contributive. Les femmes qui occupent un emploi à l'extérieur accumulent quant à elles des droits inférieurs à ceux des hommes et touchent par conséquent une pension de vieillesse ou d'invalidité plus faible (droits personnels). Cet article a pour objet d'examiner les chiffres de la répartition des retraites selon le sexe en Espagne, d'étudier certaines des mesures concernant les retraites qui ont été adoptées depuis 2000 et de proposer des actions visant à accélérer la transition des droits dérivés aux droits personnels. Ces propositions sont destinées à promouvoir l'égalité entre les sexes, qui désigne ici le droit à jouir des mêmes conditions de protection sociale et de sécurité financière à l'âge de la vieillesse.
Alors que les dépenses publiques consacrées aux soins de santé et aux soins de longue durée sont contrôlées depuis de nombreuses années dans les pays européens, l'on s’intéresse beaucoup moins aux conséquences financières que subissent les personnes âgées qui doivent engager des dépenses privées pour accéder à ces soins. En nous appuyant sur des données transversales représentatives de la population âgée de 11 pays européens collectées en 2004 dans le cadre de l'enquête sur la santé, le vieillissement et la retraite en Europe (Survey of Health, Ageing and Retirement in Europe, SHARE), nous avons constaté que les dépenses privées pour des soins de santé et des soins de longue durée sont très fréquentes parmi les personnes âgées des pays européens et qu'elles ont une incidence marquée sur le revenu disponible. Près de 95 pour cent des personnes âgées paient leurs soins de santé et 5 pour cent leurs soins de longue durée, ce qui entraîne une réduction de leur revenu comprise respectivement entre 5 et 10 pour cent. La faillite, suite à des dépenses privées trop élevées, touche 0,7 pour cent des foyers âgés utilisant les soins de santé et 0,5 pour cent de ceux recourant aux soins de longue durée. Les plus durement frappés sont les plus pauvres, les femmes et les plus âgés.
Le présent article examine la manière dont le gouvernement britannique a conçu la réforme de l'allocation de crédit universel (CU). Il démontre qu'elle est condamnée à l'échec en raison de l'enjeu politique associé aux modalités de mise en place de cette prestation («numérique par défaut»). Selon les auteurs, un ensemble de théories liées à la gestion à grande échelle, invisibles mais omniprésentes, ont été utilisées pour déterminer le moyen dont le gouvernement entend réaliser son objectif de «rendre le travail plus attrayant». La manière dont les services d'allocations logement ont été définis au niveau local à partir de la «méthode Vanguard» cré ée par John Seddon est ensuite étudiée à titre d'exemple pour illustrer une conception plus réussie. Ces services permettent notamment de traiter près de 50 pour cent de demandes en plus avec moins de ressources et en moitié moins de temps que celui prévu officiellement. Enfin, l'article appelle en conclusion à la mise en place d'une politique axée davantage sur les faits.