Le chômage a des coûts humains, sociaux et économiques.

Sur le plan individuel, le chômage occasionne une perte de revenu d’activité et une perte de qualification qui peut avoir des conséquences sur l’ensemble de la trajectoire professionnelle et entraîner une dégradation du niveau de vie. Il peut aussi conduire à l’isolement social, entraîner une perte de confiance et affecter le bien-être psychique et physique.

Sur le plan collectif, il entraîne une baisse de la production et des revenus et une dépréciation des qualifications. Il provoque également une augmentation des dépenses sociales et une diminution des recettes tirées des cotisations sociales, de l’impôt sur le revenu et de la fiscalité sur la consommation.

Les institutions de sécurité sociale contribuent de manière décisive à réduire ces coûts et à libérer pleinement le potentiel humain, social et économique disponible, à travers la mise au point de stratégies de nature à favoriser l’efficience du marché du travail dans toutes ses dimensions.

Ces stratégies visent d’une part à prévenir le chômage en limitant le nombre d’entrées dans le système d’indemnisation tout en veillant à ce que ce système reste accessible à ceux qui en ont véritablement besoin. Cet axe d’action exige une coopération étroite entre les institutions chargées de la sécurité sociale, de l’emploi et de la formation, les représentants des employeurs et des travailleurs et les pouvoirs publics. Une bonne analyse des tendances de l’évolution du marché du travail et une identification des personnes exposées à un risque de chômage permettent d’anticiper les besoins des entreprises et des travailleurs et d’allouer les ressources nécessaires à la satisfaction de ces besoins de manière à promouvoir un marché du travail plus durable et plus inclusif.

Elles visent d’autre part à agir pour raccourcir la durée des épisodes de chômage, ce qui suppose la mise en place, en partenariat avec divers acteurs, de différents programmes et mécanismes, de techniques de développement des compétences et de réinsertion. L’objectif est en particulier d’éviter les épisodes de chômage longs ou récurrents en améliorant les compétences pour qu’elles correspondent aux besoins du marché du travail en réduisant les barrières à l’accès de ce dernier.

Malgré la similarité de leurs objectifs économiques, sociaux et sociétaux, ces deux stratégies exigent des approches très différentes au niveau individuel, organisationnel et systémique.

Les Lignes directrices de l’AISS en matière de promotion de l’emploi durable entendent impulser un changement de paradigme en ce qui concerne les régimes d’assurance chômage. Elles tentent en effet de rompre avec le concept de régimes d’assurance chômage passifs, ayant pour seule finalité de fournir un revenu de remplacement, au profit de régimes actifs, dont la principale vocation est d’accompagner et de sécuriser les transitions sur le marché du travail, d’accélérer la réinsertion des chômeurs dotés d’une capacité de travail totale ou partielle, de faire reculer le chômage, et d’augmenter la population active et la participation sur le marché du travail.

Dans leur dernière partie, les lignes directrices apportent également des éléments de réponse aux principaux défis actuels du marché du travail.