La numérisation et l’automatisation du monde du travail font naître de nouveaux défis en matière de prévention. L’industrie dite 4.0 est caractérisée par une automatisation totale et une interconnexion généralisée du secteur manufacturier et des branches d’activité connexes. Les secteurs de la production, de la logistique et du transport sont particulièrement touchés. La complexité croissante des mécanismes qui commandent les machines engendre de nouveaux risques professionnels, en particulier des risques psychosociaux.
L’Internet des objets met de nouveaux outils au service de la prévention. Parmi ces outils figurent notamment les systèmes sans fil permettant de commander et de surveiller les machines, les appareils, voire l’intégralité des activités d’une entreprise; la possibilité d’assurer un suivi de la santé des personnes travaillant dans des conditions dangereuses pendant l’exercice de leur activité et les applications de télémédecine. Les institutions de sécurité sociale peuvent également recourir aux algorithmes issus de l’intelligence artificielle pour analyser des métadonnées et prédire ainsi le risque de survenue d’accidents du travail de manière à éviter qu’ils ne se produisent.
Les effets de la numérisation, de l’automatisation et des nouvelles formes de travail (externalisation ouverte ou crowd working, travail ponctuel par l’intermédiaire de plateformes d’externalisation ouverte ou click working, etc.) sur la sécurité sociale et les systèmes de prévention doivent être évalués. D’un côté, les plateformes numériques segmentent la relation entre travailleur et employeur et de l’autre, elles se traduisent par l’augmentation du nombre de prestataires et travailleurs indépendants, généralement inconscients des risques professionnels auxquels les expose leur travail. Beaucoup de travailleurs collaboratifs exercent dans l’économie informelle, si bien qu’ils ne reçoivent pas de formation en matière de sécurité et de santé au travail et ne versent pas de cotisations de sécurité sociale.